Redécouvrez De Vinci : son parcours, ses œuvres et ses inventions

Margaux Jouault
Publié le 25 Janvier 2023
Redécouvrez De Vinci : son parcours, ses œuvres et ses inventions

Connaissez-vous le point commun entre Léonard de Vinci, Isaac Asimov ou encore Imhotep ? Tous trois sont des polymathes, ces esprits universels aussi doués en sciences qu’en art. Imaginez en effet si Léonard de Vinci avait dû remplir un papier administratif. Qu’aurait-il mentionné à la rubrique profession : peintre, sculpteur, musicien, architecte, ingénieur, inventeur… ? Car malgré des œuvres mondialement réputées comme La Cène ou La Joconde, Léonard de Vinci fût bien plus qu’un peintre exceptionnel. Il fut un génie universel des sciences et de l’art. Redécouvrez le parcours de Léonard de Vinci : l’un de ces hommes qui a su marquer l’histoire de l’humanité.

Le parcours de Léonard de Vinci : un génie universel

Tout le monde connaît le nom de Léonard de Vinci. Pourtant… savez-vous qu’en réalité, il n’avait pas de nom de famille ?

Un enfant du village de Vinci en Toscane

Enfant illégitime d’un jeune notaire et d’une fille d’agriculteurs, le petit Leonardo est né dans la nuit du 14 avril 1452, près du village de Vinci. Mais il ne rejoindra la maison de son père qu’à l’âge de 5 ans. Ce dernier décidant alors de confier son éducation à sa proche famille. D’un côté, la grand-mère de Léonardo, Lucia, céramiste, l’initie à l’art. De l’autre, son grand-père Antonio lui apprend le goût d’observation de la nature. Tous deux vont contribuer ainsi au développement de cet esprit polymathe, tourné autant vers la science que vers l’art, près de ce petit village de Vinci qui donna son nom à cet enfant naturel hors mariage.

De l’élève au maître

Est-ce le propre des génies ? Car comme Einstein, l’éducation du jeune Léonard va s’avérer plutôt chaotique. Comme libre penseur, il est en effet inadapté au carcan de l’enseignement traditionnel. Orienté très tôt en apprentissage, son maître Ferrochio, (qui s’occupa aussi de Botticelli) décèle pourtant en lui un vrai talent. Il l’encourage dans cette voie. Il lui fait découvrir autant l’art de la peinture que de l’orfèvrerie ou du travail de forgeron. A l’âge de 20 ans, Léonard devient maître. Il commence à répondre à ses premières commandes, notamment pour Laurent de Médicis dit Le Magnifique.

Un artiste au cœur de la Renaissance, de l’Italie à la France

Est-ce la déception de ne pas avoir été sélectionné pour le plafond de la Chapelle Sixtine ? Ou, plus prosaïquement, une dénonciation pour acte de sodomie avec un prostitué masculin ? Peu importe, Léonard décide de quitter Florence pour Milan. Officiellement « Ordonnateur de fêtes et spectacles », il rivalise de solutions ingénieuses tout en complétant ses études scientifiques en mode touche-à-tout. Mathématiques, anatomie, géologie ou encore mécanique le passionnent. Malgré ses premiers tableaux, il se considère plus comme un ingénieur que comme un peintre.

C’est de retour à Florence qu’il peint la Joconde (1513-1514), commençant alors à répondre à des commandes prestigieuses. Il a d’ailleurs été repéré quelques années plus tôt par les autorités françaises. Dans ce qu’on appellerait aujourd’hui un mercato artistique, Louis XII fait de Léonard son « peintre et ingénieur ordinaire », gage d’une reconnaissance royale et d’un salaire régulier. François Ier poursuivra ce mécénat.

C’est à cette époque que De Vinci va s’épanouir, dans cet esprit de la renaissance qui mêle esthétisme et invention. Curieux et créatif, Léonard de Vinci va évoluer de Milan à Rome, de Florence au Clos-Lucé. Inventions, peinture, sculpture, et même médecine n’échappent pas à sa sagacité et à son regard neuf. Saviez-vous que le créateur de La Cène est aussi celui qui, pour la première fois, a mis en évidence et compris les mécanismes de l’athérosclérose, passant sans problème de la table de repas à la table de dissection ?!

Comment est mort Leonard de Vinci ?

Tout laisse à penser que le parcours de Léonard de Vinci s'est arrêté à l'âgé de 67 ans. Il serait décédé le 2 mai 1519 au manoir du Cloux, des suites d’un AVC. Si l’on en croit le tableau de François-Guillaume Ménageot peint en 1781, le roi François Ier aurait été présent. En réalité, ce dernier était absent .Seuls la servante du maître, Mathurine, et son disciple, Francesco Melzi, ont accompagné Léonard dans sa douce agonie. On peut toutefois dire que De Vinci est mort comme un prince. Non seulement l’organisation de ses funérailles fut grandiose, mais en plus le roi lui accorda un privilège habituellement réservé aux nobles ou au clergé : De Vinci fut inhumé à Amboise.

Tableau La mort de Léonard de Vinci de François-Guillaume Ménageot
La mort de Léonard de Vinci - François-Guillaume Ménageot

Léonard de Vinci, l’artiste universel

Sans conteste, Léonard de Vinci est un grand peintre. Il est à l’origine de techniques picturales nouvelles encore largement étudiées comme le Sfumato ou le clair-obscur. Il a révolutionné l’approche de la peinture, en théorisant des notions aujourd’hui incontestables, comme les proportions, les jeux de lumière ou la perspective. Rares sont les humains sur la planète n’ayant jamais vu une représentation d’une œuvre de Léonard de Vinci. Par exemple, La Cène exposée à Milan dans l'église Santa Maria delle Grazie ou bien évidemment La Joconde qui attire plus de 7 millions de visiteurs tous les ans au Louvre de Paris. Pourtant, Léonard est loin d’être un peintre prolifique, il aurait réalisé dans sa carrière 25 tableaux au plus. Comme quoi privilégier le quantitatif au qualitatif, ça paye !

Pourtant, on oublie trop souvent que derrière le mystère de Mona Lisa ou la passion de La Cène se cache en réalité un artiste complet. Un artiste multi-tâches comme on dirait aujourd’hui. Tour à tour peintre, dessinateur, sculpteur ou musicien, ce génie des sens avait besoin des émotions pour s’exprimer. Mais cette créativité débordante s’exprime aussi à travers une autre facette du talent de Léonard de Vinci, celui d’inventeur visionnaire.

Léonard de Vinci, le scientifique visionnaire

De Vinci aimait se définir en « inventeur et constructeur d'engins », comme on définissait alors les ingénieurs. Il s’intéressa tout autant à des concepts dont la réalisation nécessiterait encore plusieurs siècles de recherches (aile volante, double coque de bateau, tourelle de char d’assaut…), qu’à la construction de machines complexes en acoustique, hydraulique ou en génie militaire.

Visionnaire dans la pensée, pragmatique et technique dans l’exécution, De Vinci a su laisser parler sa créativité pour explorer les possibles, trouver des solutions innovantes, comprendre des mystères de la nature… Il est sans conteste un grand explorateur des imaginaires.

Comme le montre par exemple L’Homme de Vitruve, cette recherche intellectuelle était nourrie par une double vision. Celle de l’esthète en recherche d’harmonie, et celle de l’observateur, cherchant à modéliser ses découvertes. Comme tous les génies, De Vinci a souhaité offrir un point de vue unique sur le monde.

Léonard de Vinci, le philosophe platonicien

Car c’est finalement le propre des génies universels. Ne pas se cantonner à leur domaine d’expertise, mais essayer au contraire d’intégrer leur savoir dans une pensée globale et holistique qui donne sens. Dans le prolongement de l’école de philosophie platonicienne à laquelle appartenaient aussi des artistes comme Michel-Ange ou Botticelli, De Vinci ne s’est jamais intéressé aux phénomènes spirituels.

Se définissant comme un observateur disciple de l’expérience, il cherchait au contraire à comprendre les phénomènes naturels, l’art comme la science devant amener à cette connaissance. Il visait à comprendre le monde et à le rendre plus beau.

Nul doute que Léonard de Vinci aurait su avoir un point de vue original en 2023, pour nous aider à relever les défis de notre planète. Ne fut-il pas à l’époque un précurseur, en soulignant même certains avantages du véganisme ! Un visionnaire on vous dit !

Découvrez-en plus sur le parcours de Léonard de Vinci en regardant notre documentaire Les grands maître de la peinture et plus encore sur notre plateforme de streaming Museum TV.