Piotr Pavlenski.

Publié le 14 Janvier 2019
Piotr Pavlenski.

ÂMES SENSIBLES S’ABSTENIR !

On vous l’a prouvé de nombreuses fois, la rédac’ de Museum est sensible, elle aime les longs baisers langoureux de Rodin ou encore l’amour entre Olga et Picasso.
C’est pourquoi aujourd’hui, c’est en position fœtale la tête plongée dans un coussin que l’on vous écrit cet article.

Mais c’est notre devoir de parler de tous les arts. Alors sans plus attendre, et en sentant un peu l’angoisse monter à l’idée de ce qui va venir que l’on vous présente Piotr Pavlenski.

On va commencer «  » »doucement » » » si vous le voulez bien.

Bouche cousue. (2012)

Piotr Pavlenski

Piotr Pavlensky lors de sa performance « Bouche cousue », Juillet 2012 © Trend Photo Agency / Handout / Reuters

Oui, on a dit doucement, mais c’est pas si doux que ça, alors soyez prêts…

C’est en juillet 2012 à Saint-Pétersbourg que l’artiste se coud la bouche.
Vous l’aurez deviné, ce n’est pas pour son haleine parfumée au thon du matin qu’il réalise une telle performance mais bien pour soutenir les femmes du groupe Pussy Riot, condamnées pour une prière jugée Punk, interprétée dans la cathédrale du Christ-Sauveur.

On dit que l’art dénonce. Et notre artiste a pris les choses aux pieds de la lettre.

Carcasse. (Mars 2013)

Piotr Pavlenski

Piotr Pavlenski lors de sa performance « Carcasse », St Petersbourg, 3 mai 2013, © Handout ./REUTERS

Piotr Pavlenski s’enferme dans un cocon de barbelés.
Cette fois, c’est pour protester contre la loi interdisant la propagande homosexuelle.
« Le corps humain est nu, comme une carcasse, il n’est vêtu de rien à part le barbelé qui sert à protéger le bétail. Ces lois sont comme le barbelé, elles enferment les gens dans des enclos individuels… ».

Fixation (novembre 2013)

Piotr Pavlenski

Piotr Pavlenski lors de sa performance « Fixation », Place Rouge de Moscou, Novembre 201, © Handout ./REUTERS

Bon, la dernière ? Parce que celle-là, elle va vous clouer au sol… (au premier sens du terme hein)
Lors de la Journée de la police, l’artiste, entièrement nu, se cloue les testicules sur la place Rouge.

« Une métaphore de l’apathie, de l’indifférence et du fatalisme politique de la société russe contemporaine »

C’est plus en position fœtale, mais en PLS qu’on est en train d’écrire là.

Aujourd’hui, après avoir incendié la porte du siège de FSB (les services secrets) à Moscou, en novembre 2015 et avoir été accusé de viol en 2017, notre homme a obtenu l’asile politique en France.

Mais une question brûle nos lèvres (non-cousues) , quelle est la prochaine étape ? Ah on nous dit à l’oreillette qu’on a la réponse. L’artiste a mis le feu en octobre 2017 à une succursale de la Banque de France et il vient tout juste d’être condamné à 3 ans de prison dont 2 avec sursis. Bon, comme il a déjà passé 11 mois en détention provisoire, il ne risque pas d’y retourner. Alors, on imagine qu’il est déjà en train d’imaginer son prochain coup ! Et à la rédac’, on en frissonne d’avance !

Piotr Pavlenski

L’artiste Piotr Pavlensky, © Handout ./REUTERS