La Mort de Socrate, Jacques-Louis David, 1787

Museum TV
Publié le 6 Août 2021
La Mort de Socrate, Jacques-Louis David, 1787

Et si ce tableau nous racontait que réussir sa sortie, c’est tout un art ? Au 17e siècle, le mouvement Baroque et le Rococo amènent la frivolité, la décadence et des couleurs chaudes dans la peinture.Un siècle après le néo-classicisme impose à l’art l’ordre, la rigueur et la morale en s’inspirant des récits antiques gréco-romains et de la renaissance italienne. Fini les œuvres colorées et légères de Jean Antoine Watteau ou de Fragonard. Juste avant la Révolution française, l’heure est aux sujets plus graves, plus profonds, quasi-philosophiques. Pas si surprenant que Jacques-Louis David puise alors son inspiration dans l’antiquité qu’il idéalise.

Avec ce tableau, le peintre choisi l’épisode de la mort de Socrate, ou plutôt quelques instants avant…Le vieux philosophe est condamné par les Athéniens à boire la cigüe, un puissant poison pour avoir soi-disant perverti la jeunesse…Refusant de s’enfuir, Socrate préfère accepter la mort plutôt que de désobéir aux lois de sa cité, même si elles sont injustes. Pour lui, cette mort est surtout l’occasion de transmettre à ses disciples une vraie leçon de sagesse. Comme une part d’éternité.

Son visage est serein. Il contraste avec celui de son auditoire, effondré de tristesse. A gauche, tournant le dos à son maitre, se trouve Platon c’est une liberté du peintre car il n’a pas réellement assisté à la scène il accuse le coup… Même le bourreau semble tout-honteux, il ne peut pas regarder le poison qu’il tend au vieux sage.

Ce tableau est un petit traité de mort sublime… où comment on peut transformer ses adieux en vrai chef d’œuvre. A la manière de David Bowie qui, quelques jours avant sa disparition en janvier 2016, publie le clip Lazarus où il met en scène dans un lit, sa propre mort. Comme une sublime sortie.

Lieu d'exposition : Metropolitan Museum of Art, à New York.