Zoom sur « Le Triomphe de Galatée » de Raphaël

Le Triomphe de Galatée, peint par Raphaël est une fresque de 2,25 x 2,95 centimètres, commandée par le banquier siennois Augustin Chigi en 1511. Le peintre prit environ trois ans pour finir cette peinture sensuelle et harmonieuse illustrant un mythe grec. On y (re)découvre l’histoire de la nymphe Galatée, relatée dans Les Métamorphoses d’Ovide. Polyphème, célèbre cyclope de l’Odyssée, tombe amoureux de la nymphe Galatée. Celle-ci est amoureuse d’Acis et Polyphème, jaloux de cet amour tente de tuer le jeune homme. Mais ce dernier se transforme en fleuve pour échapper au cyclope.

Une peinture harmonieuse

Raphaël propose ici une fresque harmonieuse et équilibrée. La scène présente la nymphe Galatée debout sur un coquillage et tirant deux dauphins, illustrant une version célèbre du mythe, celle du poète Angelo Poliziano.

La fresque est divisée en quatre parties égales, grâce au buste de Galatée qui est au croisement de la ligne d’horizon et de l’axe vertical.

Par ailleurs, tout autour d’elle se trouve un cortège qui constitue comme un losange. En créant ce losange, Raphaël a pour but de montrer que Galatée est le personnage principal de ce tableau.

L’interprétation érotique.. ou pas ?

Trois Cupidons visent Galatée de leurs flèches mais celle-ci tourne son regard vers un autre Cupidon, caché derrière le nuage en haut à gauche. Son regard représente l’amour platonique qu’elle choisit et manifeste son rejet envers Polyphème et l’amour physique qu’il souhaite lui offrir.

En contraste de cette pudeur et de ce désintérêt pour l’amour physique, le cortège de la nymphe est particulièrement dénudé et une certaine tension érotique se dégage de ce cortège. Par exemple, si on regarde de plus près le triton et la nymphe à la gauche de Galatée, les deux sont presque nus et se meuvent dans un élan de passion.

Une fresque en lien avec celle de Sebastiono del Piombo

La fresque se trouve à côté de l’œuvre de Sebastiono del Piombo, qui représente dans sa peinture le cyclope. Bien que les deux artistes aient peint leurs œuvres chacun de leur côté, les deux peintures évoquent la même histoire. Les deux peintures se trouvent maintenant à la Villa Farnesina.

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