Zoom sur “Le cauchemar” de Johann Heinrich Füssli

Coline Lehembre
Publié le 19 Février 2021
Zoom sur “Le cauchemar”  de Johann Heinrich Füssli

Johann Heinrich Füssli par James Northcote (1778)

Johann Heinrich Füssli est un peintre et écrivain anglais d’origine suisse, né à Zurich en 1741. Très jeune, l’artiste dévoile un attrait particulier pour tout ce qui touche au fantastique, à l’irréel, au mystérieux. Ce goût du mystique lui inspirera de nombreuses toiles, comme “Satan touché par la lance d'Ithuriel”, “Entre Scylla et Charybde”, et “Le cauchemar”, que nous allons vous présenter aujourd’hui.  

Satan touché par la lance d'Ithuriel (1779)

Füssli, qui croit que la peinture d’histoire nécessite une certaine exagération, se plaît à représenter dans sa peinture des actions violentes.  

Trouvant son inspiration chez l’immense peintre de la Renaissance Italienne Michel-Ange, il base son art sur des personnages de fiction, et ne peint aucun paysage et presque aucun portrait.  

Füssli, qui a changé son nom pour Fuseli, souhaitant le rendre plus italien, peint “Le cauchemar” en 1781.  L'œuvre est rendue célèbre l’année suivante lors de son exposition à la Royal Academy de Londres. Fort du succès de son œuvre,  Füssli en peindra 3 autres versions.  

Le cauchemar de Johann Heinrich Füssli
Le cauchemar (1781)

Dans ce tableau, l’artiste met en avant le rêve et plus particulièrement l'inconscient. Il représente une femme qui d’après sa posture semble endormie. 

Au-dessus, un incube s’est assis sur elle. Ce démon mystique s’attaque au sommeil des femmes. Il évoque le cauchemar. Le cheval fou aux yeux blancs et au regard aveugle confirme que la femme est bien dans un mauvais rêve. 

La dimension cauchemardesque de la scène est accentuée grâce au clair- obscur. La femme à la peau claire est vêtue de blanc, alors qu’au-dessus d’elle les créatures et la décoration sont assombris. Le peintre illustre l’aspect funèbre du rêve. 

À l'aide de ses coups de pinceaux, il met en peinture les émotions et des sensations. Son œuvre est bel est bien romantique. 

La postérité de l'œuvre fut telle que plusieurs artistes au cours des siècles s’en sont inspirés pour réaliser notamment des caricatures d’hommes politiques, se moquant d’illustres personnages comme  Napoléon Bonaparte, Louis XVIII ou encore l’amiral Nelson. 

Depuis son achat en 1954, la peinture est conservée au Detroit Institute of Arts.