Le face à face : Reynolds et Gainsborough

Alice Blanquin
Publié le 26 Décembre 2019
Le face à face : Reynolds et Gainsborough

Ils sont les deux plus grands portraitistes de leur temps. Reynolds et Gainsborough s'imposent en Angleterre à partir des années 1760. Bien qu'animés d'une même ambition, ils vont poursuivre une trajectoire et des objectifs artistiques très différents



Reynolds est un peintre mondain, quelqu’un qui nourrit des ambitions intellectuelles, qui a une approche de l'art très théorique. De l'autre côté, Gainsborough est beaucoup plus spontané. Il n'aime pas trop la théorie. Il est beaucoup plus en retrait de la société.

Cécile Maisonneuve, la commissaire de l'exposition ajoute : "On sent que Reynolds travaille la matière en relief avec des effets d'empâtement. C'est un peu grumeleux tandis que Gainsborough, c'est toute en fluidité, des coups de pinceaux rapides."

Cependant, les oppositions ne s'arrêtent pas là. Les portraits féminins sont eux aussi concernés. Chez Reynolds, la figure féminine se réfère au passé : "Il fait beaucoup de références savantes à l'Antiquité avec la position des mains de la jeune femme notamment, tandis que Gainsborough, c'est tout le contraire. Lui, sa représentation de la femme est ancrée dans le temps présent. Le vêtement est très chatoyant, très brillant, très à la mode. Puis, il y a dans la pause quelque chose de beaucoup plus nonchalant, de beaucoup plus naturel."

En 1768, les deux maîtres comptent parmi les fondateurs de la Royal Academy, institution majeure qui fait passer l'art de la sphère privée à un cadre public. Cet âge d'or verra alors s'exprimer une diversité de peintres et de styles. Comme Turner, considéré aujourd'hui comme l'une des grandes figures de l'art britannique.