Helena Rubinstein, femme d’affaires et collectionneuse d’art extra-occidental
Première femme d’affaires du XXe siècle Helena Rubinstein était à la tête d’un empire cosmétique mondiale. Ce que l’on sait moins, c’est qu’Helena R. était aussi une collectionneuse d’art compulsive, passionnée par l’art extra-occidental.
Helena Rubinstein est née en 1872 dans une modeste famille polonaise. Elle meurt 93 ans plus tard à New-York, à la tête d’une société de cosmétique qui a fait d’elle une milliardaire. « Elle a revendiqué une indépendance extrême tout au long de sa vie. Effectivement, elle était femme d’affaires et de plus, elle collectionnait de manière tout à fait indépendante. Elle a choisi ses maris. On ne lui a pas imposé, elle a vraiment mené sa vie de manière très libre« , rappelle Hélène Joubert, commissaire de l’exposition.
Cosmétique et art extra-européen
Pour Helena Rubinstein, l’univers de la cosmétique et celui des arts n’étaient pas éloignés. Helena R. s’intéressait avant tout à la beauté : « Elle revendique qu’il existe différentes formes de beauté. Il n’y a pas de frontière d’une culture à l’autre, d’une civilisation à l’autre. Enfin, elle accorde évidement beaucoup d’importance au visage, aux détails des coiffures… »
Une collection reconnue
La collection de « Madame », comme elle aimait se faire appeler, rassemblait plus de 400 pièces d’art extra-européen. Mais aussi des œuvres de ses contemporains, peintres et sculpteurs, Chagall, Braque ou Picasso.
À sa mort, sa collection a été vendue lors d’une incroyable vente aux enchères. Les curieux étaient si nombreux à vouloir assister à la vente qu’une deuxième salle a été ouverte. Une première dans l’histoire du marché de l’art.
Les pièces, pour la plupart achetées au prix estimé ou au-delà, furent dispersées à travers le monde. Véritable visionnaire, beaucoup des œuvres appartenant autrefois à la collection d’Helena Rubinstein sont aujourd’hui considérées comme de véritables chefs-d’œuvre, comme la Reine Bangwa, achetée plus de trois millions de dollars dans les années 1990, devenant l’objet africain le plus cher de l’époque.
60 œuvres de cette incroyable collection sont à découvrir au Quai Branly, jusqu’au 28 juin 2020.