Erwin Wurm : absurde mais pas léger

Alice Blanquin
Publié le 2 Octobre 2020
Erwin Wurm : absurde mais pas léger

De la sculpture qui n'en est pas vraiment exposée en photographie... C'est ce qu'il se passe quand on s'attaque à l'univers d'Erwin Wurm. La Maison Européenne de la photographie de Paris revient sur la carrière de cet autrichien au travail aussi absurde que profond.

Se tenir quelques secondes dans des positions loufoques et inconfortables, voilà la série emblématique des "One minute sculpture" de l’autrichien Erwin Wurm. Car oui, Erwin Wurm est bien sculpteur, même s’il ne se prédestinait pas à cette discipline. "Initialement il voulait être peintre mais quand il candidate à l'école des beaux-arts, il est admis dans la section sculpture. De cette déception là, il va garder une démarche singulière et va s'interroger sur ce qu'est la sculpture" explique Manon Demurger, responsable de la programmation à la MEP.

Qu’est-ce que la sculpture ? Le volume, la masse, le poids. Il détourne ces caractéristiques avec ce qui l’entoure. D’abord des objets du quotidien…Progressivement, il se tourne vers le corps et repousse les limites de sa discipline.

One Minute Sculpture

Ses images sont originales, absurdes, amusantes, parfois gênantes. Pourtant, Erwin Wurm se défend d’être un artiste léger. Sa démarche est beaucoup plus profonde.

Dans sa série "Instruction for Idleness", Erwin Wurm réalise des autoportraits titrés dans lesquels il se met en scène comme un artiste en proie à la paresse. Une série qui parle à tout le monde. "Il se moque de lui-même, de nous et de la société et des valeurs qu'elle véhicule, la productivité, l'action... Là au contraire il célèbre la paresse, le vide..." sourit Manon Demurger.

Une ode à la paresse, un pamphlet contre la surproduction pour des photos qui rappellent peut-être à certain d’entre nous, tout ce qu’on s’évertue à cacher.