"L’Entremetteuse" de Gerrit van Honthorst

Publié le 7 Avril 2021
"L’Entremetteuse" de Gerrit van Honthorst

L’artiste qui a peint cette toile est l'un des principaux représentants de l’école du Caravage. L’Entremetteuse est peint par Gerrit van Honthorst en 1625.

Portrait gravé de Gerrit van Honthorst paru dans le Het Gulden Cabinet  (1662)

Une jeune femme souriante en pleine lumière semble discuter joyeusement avec un homme de dos. Son bras droit s’agite comme pour montrer qu’ils discutent. On semble assister à un rendez-vous galant plein de joie et de romantisme. Eh bien non... Cette scène illustre un échange commercial loin d’être poétique.

Nous sommes en fait dans un lieu de transaction sexuelle, le lupanar. La vieille femme au turban qui regarde la scène en désignant l’homme est une entremetteuse. Dans la peinture hollandaise du 17e elles sont toujours représentées âgées et ridées car le déclin physique incarne la décadence morale. Et l’homme que le peintre fait paraitre comme un prince charmant, est en fait un client qui s’apprête à dépenser la bourse d’argent, qu’il tient dans sa main gauche. Quant à la femme, le luth qu’elle tient entre les mains symbolise l’amour impudique. Son décolleté incarne les mœurs légères. Enfin, les plumes présentes sur les chapeaux sont pour les peintres hollandais de l’époque un hymne à la frivolité.

Gerrit van Honthorst peint ici une scène de débauche qui se déroule de nuit comme en témoigne l’éclairage à la bougie. Cette répartition des lumières il la tire dans les toiles du Caravage qu’il est allé observer lors d’un long séjour à Rome, après la mort du peintre italien.
Van Honthorst surnommé Gerardo della Notte est très influencé par Le Caravage. Il lui emprunte le célèbre clair-obscur et aussi la représentation de gens ordinaires dans ses toiles. Ce tableau est le parfait devoir d’un des meilleurs élèves de l’école Caravagesque.