Umberto Boccioni, la rue entre dans la maison, 1911

Publié le 26 Juillet 2021
Umberto Boccioni, la rue entre dans la maison, 1911

Le peintre qui a réalisé cette toile est le chef de file du futurisme. Voici la rue entre dans la maison, peint par Boccioni en 1911.

Dans les années 1910, des artistes italiens, que l’on appellera les « futuristes », déclarent la guerre au passé. Avec leur peinture, ils veulent chanter les louanges du dynamisme triomphant du nouveau siècle.

Ils veulent faire l’éloge de la vitesse et de la modernité des villes. Et cela doit se ressentir en regardant leurs œuvres. Boccioni applique à la lettre ce principe avec son tableau.

Ici, l’artiste nous plonge dans sa vision du monde. L’image disparait au profit de la représentation des mouvements et des formes. La vue que l’on observe du cadre de cette fenêtre nous plonge dans l’esprit du peintre.

L’intention de Boccioni est claire : il ne s’agit pas de reproduire une image fidèle, mais de donner corps à sa perception des choses à savoir une époque où la société se modernise vite. L’artiste transmet au public les sensations que lui procurent le souvenir de cette rue. Avec les horreurs de la première guerre mondiale, l'optimisme pour le progrès prend un sérieux coup dans l’aile. Fasciné par la ville comme les futuristes italiens, le peintre allemand George Grosz peint Berlin en 1917 qu’il appelle Metropolis.

Sa vision est franchement pessimiste : il est horrifiée de ces grandes villes qui s’étendent. Son tableau en raconte l’expérience quelques années plus tard. Sa toile sera considérée comme le symbole d’un art dégénéré par les nazis.

Dans les années 60 ce même thème de la grande ville est traité par Dubuffet avec rue passagère, qui lui fait la chronique joyeuse de l’affluence urbaine. La ville redevient, comme chez les futuriste, la foi en un avenir.