Zao Wou Ki : le maître de l'abstraction lyrique

Eliott Honti
Publié le 18 Juin 2022
Zao Wou Ki : le maître de l'abstraction lyrique

L'artiste chinois Zao Wou Ki fait parti de ces grands maîtres dans l'art abstrait. Formé aux beaux-arts chinois, puis accompagné par des artistes de renommée, l'oeuvre de Zao Wou Ki s'est développée au fil du temps : elle comprend ses premières peintures réalistes de paysages (1935-1949), ainsi que des huiles sur toiles de grands formats inspirées de Paul Klee qui tendent vers l'abstraction à partir des années 1950, puis l'abstraction lyrique dans les années 1960, des encres de Chine, des calligraphies. Ainsi, cet artiste du XXème siècle s'est peu à peu créé un nom dès son arrivée à Paris en 1948. Zoom sur l’un des « maître de l'abstraction ».

Des débuts prometteurs

Né le 1er avril 1920 à Pékin, il grandit dans une famille de ses six frères et sœurs, avec sa mère et son père, banquier. Ils vivent à Nantung, une petite ville près de Shanghai. Élève doué et attentif, Zao Wou Ki s’intéresse dès l’âge de dix ans au dessin et à la peinture. qu’il pratique. Si son père, amateur d’art l’encourage dans cette voie, sa mère est plus réticente. Finalement, ils tombent d'accord pour l'inscrire à l’école des Beaux-arts de Hangzhou à l’âge de 14 ans. De sa formation classique et académique à l’École des Beaux-Arts de Hangzhou, il souhaite rapidement s’émanciper. Il tend alors vers l’Occident en s’inspirant des grands artistes dont Paul Cézanne et Henri Matisse en particulier. 

De la Chine à Paris

En 1948, alors âgé de 28 ans, Zao Wou Ki quitte la Chine pour la France. Il emporte avec lui l’héritage artistique de son pays pour découvrir de nouvelles inspirations occidentales. Ainsi est la tâche qui se présente devant lui : mêler son passé ancestral chinois aux nouveautés grandissantes de l’art européen. Il rencontre Paul Klee qui lui permettra de garder son identité propre et son âme artistique. Très vite, il prend ses marques dans le milieu artistique parisien, particulièrement attiré par l’impressionnisme. Au contact d’artistes occidentaux comme Henri Michaux, Pierre Soulages ou encore Joan Miró, il se tourne progressivement vers l’abstraction lyrique. Ses peintures sont indéfinissables, de paradoxes et de nuances qui « confèrent à l’œuvre une vibrante densité, vision autant que résurgence, secret autant qu’illumination » (Daniel Marchesseau, historien de l’art). 



La consécration

Zao Wou Ki jouit très vite d’une renommée internationale. Il est mis à l’honneur dans de nombreuses expositions partout dans le monde. Son empreinte artistique est immense, il produit de nombreuses peintures à l’huile, encres de Chine, lavis, lithographies originales, lithographies dans des livres d’artistes... Après 93 années d’existence, Zao Wou-Ki décède le 9 avril 2013 en Suisse. Son héritage est aujourd'hui considérable. Il est présent dans de nombreux musées aux quatre coins du monde. On citera la Tate Gallery de Londres, la Fondation Miró à Barcelone, l’Asian Art Museum de San Francisco, la Fondation Van Gogh à Arles, le Musée d’Art Moderne de Paris... Zao Wou Ki figure parmi les plus grands artistes abstraits contemporains. Lumineuses, calmes, monumentales, ses œuvres dégagent une véritable poésie et un apaisement des sens. 

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