L'amour en peinture

Lucas Wils
Publié le 14 Février 2021
L'amour en peinture

©Le baiser d’Auguste Rodin en 1882

Musiciens, peintres, sculpteurs ou photographes : l’amour a toujours été une source d’inspiration pour les artistes. Museum TV décrypte 5 œuvres sur le rapport amoureux.

Egon Schiele –
l’étreinte (couple d’amoureux II), 1917

©wikipédia

En 1914, le peintre autrichien Egon Schiele se lie d’amitié avec deux sœurs : Adèle et Edith Harms. Dans l’Étreinte de 1917, Le peintre expressionniste autrichien pose nu avec sa future épouse Edith.

Cette peinture qui représente deux amants dans un enlacement amoureux passionné, expose la nudité la plus crue. Familier des œuvres du peintre figuratif Lucian Freud, Egon Schiele peint la condition et la fragilité humaine. De ces corps amoureux s’échappent de la détresse et un désir très fort.

Les amants de René Magritte -1928

© ADGAP

Amour aveugle ou amour impossible ? Cette peinture qui est plus qu’actuelle, montre l’incapacité à voir son partenaire ou sa bien-aimée. Après avoir rencontré les artistes surréalistes, tels que Salvador Dali, Max Ernst et Paul Éluard, René Magritte commence sa série de tableaux Les Amants en 1928. Dissimulés derrière un tissu blanc, les amoureux ne peuvent ni se regarder, ni se toucher.

Plusieurs interprétations sont possibles. Premièrement, la représentation de la frustration sexuelle, car aucun des deux amants n’a accès à l’autre, malgré leur volonté de se rejoindre. Deuxièmement, pour certains critiques d’art, le voile blanc symbolise l’amour aveugle. Et pour finir, le tissu blanc rappelle le suicide de la mère du peintre, lorsqu’il était adolescent, qui avait été trouvé sur le visage de sa génitrice.

Dans le lit, le baiser – Henri Toulouse-Lautrec, 1892

©Wikipédia

Représentant du postimpressionnisme et de l’art nouveau, Henri Toulouse-Lautrec est un peintre de la vie en société, mais aussi de la vie intime, privée. Peintre de la vie nocturnedans le quartier de Montmartre, et très proche des maisons closes et des milieux prostitués, Toulouse-Lautrec a peint les nuits parisiennes et ses excès. Souvent jugées scandaleuses et provocatrices par ses contemporains, ses œuvres ne sont pas librement exposées. Dans le lit de 1893 ou Seule ou Lassitude en 1896, dévoilent une sphère plus personnelle des cabarets et salons que l’artiste fréquentait. Dans l’œuvre ci-contre, Dans le lit, le baiser, l’artiste s’empare d’un instant, le temps d’un baiser entre deux prostituées dans le lit.

Le baiser (1925) - Picasso

©Adagp

Orgasme de couleurs ou œuvre barbare, Le Baiser de Pablo Picasso, en 1925 se rapproche du mouvement surréaliste. L’éclatement des formes et l’influence du cubisme évoquent un tableau très expressif voire érotique par la diversification des figures sur le visage. Le nez de l’homme et la bouche de la femme suggèrent des sexes tendus l’un vers l’autre. C’est une représentation explosive, radicale qui bouleverse les codes du peintre espagnol : créatures difformes ou convulsives, le surréalisme de l’époque a remis en question le cubisme de Picasso.

Les amoureux, Idylle sur la passerelle (1888) – Émile Friant

©Wikipédia

Un demi-siècle avant le mouvement cubiste, dadaïste ou surréaliste, revenons à une période où le romantisme, le réalisme et le naturalisme étaient prédominants. Dans la sculpture, la littérature et la peinture, on veut « reproduire la nature qu’elle est ».

 En 1888, Les AmoureuxIdylle sur la passerelle ou appelé Soir d'automne, est un tableau réalisé avec un paysage calme et rempli d’espaces verts. Les amoureux sont indifférents et ne regardent pas le peintre, ils sont en pleine discussion. Le garçon à gauche est démonstratif, tandis que la fille à droite est à l’écoute. Loin des clichés académiques, il n’y a pas de caractère machiste de la part du jeune homme, ni de pudeur excessive chez la fille : on peint un réalisme tel qu’il est.

Lucas Wils