Madame Liberté

Publié le 26 Juillet 2017
Madame Liberté

 

Bon, normalement tout le monde le sait, surtout après cette période de bac, mais on préfère le rappeler : C’est la France qui a offert la Statue de la Liberté aux États-Unis.

Ah oui et « Statue de la Liberté », ce n’est pas son vrai nom ! On vous a menti toute votre vie ! Elle s’appelle  » La Liberté éclairant le Monde « . Beaucoup moins stylé.

L’histoire de cette belle demoiselle commence le 21 Avril 1865 en France, lors d’un diner entre Républicains amoureux des États-Unis, pour célébrer l’abolition de l’esclavage dans ce pays. Il faut bien préciser que ce diner se tient tout juste 6 jours après l’assassinat du président Abraham Lincoln ( celui qui a mené cette abolition à bien ).

Édouard De Laboulay, professeur au Collège de France, prend la parole et propose l’idée d’une grande statue à offrir aux américains pour sceller l’amitié entre les deux pays.

Dans l’assemblée, son ami Bartholdi, sculpteur alsacien, travaille déjà sur une statue destinée à orner le Canal de Suez pour magnifier le génie français.

Ils décident donc de changer la destination de la statue. Désolé les égyptiens mais vous pouvez arrêter d’attendre la plus grande dame du monde, elle n’arrivera plus…

Le contexte historique des deux pays est assez critique : la France perd son régime monarchique face à une seconde République, bien plus faible que la première. Les États-Unis sortent de la guerre de sécession (pour ceux qui ont séché les cours d’histoire c’est une guerre civile qui a eu lieu entre 1861 et 1865). Les deux pays ont donc besoin d’un symbole d’espoir et de paix.

A cette époque les deux pays sont un peu fauchés… ils doivent donc allier leur force pour rassembler le financement astronomique de cette statue. Parce que les femmes, ça coute cher !

Ainsi, ils se partagent le travail, la France réalise la statue et les américains construisent le socle.

La statue est en cuivre, mise en forme avec la technique du « repoussé ». Des plaques de cuivre de 2 mètres sur 3 travaillées en force jusqu’à ce qu’elles prennent la forme voulue. La structure interne est réalisée dans les ateliers Eiffel dans le matériau préféré de l’ingénieur : Le fer forgé ! Ainsi, en utilisant ce matériau souple, la statue oscille au gré du vent et traverse le temps.

Avant de faire le socle de la statue, il faut choisir son emplacement. Le choix se porte sur Bedloe’s Island, à l’entrée du port de New York.

Sur cette île se trouve le Fort Wood, bastion d’artillerie en étoile à 11 branches (cette forme ne vous dit rien ? Et oui cette architecture était directement inspirée des citadelles de Vauban !). Le fort est détruit mais on en garda la base pour le socle.

Son assemblement est laborieux. Le socle n’est pas assez large pour y placer un échafaudage. Les ouvriers doivent donc jouer les équilibristes sur la structure et monter les pièces à force d’Hommes. Un spectacle de cirque en plein air.

Son inauguration doit avoir lieu pour le centenaire de la déclaration d’indépendance, c’est à dire en 1876, mais ne se fait que le 28 Octobre 1886, 10 ans plus tard…

Entre 1924 et 1984, l’œuvre reçoit récompenses sur récompenses : elle est classée monument national des États-Unis, enregistrée au registre national des sites historiques, classées aux sites remarquables de New York et finalement entre au patrimoine mondial de l’Unesco.

Comme toutes les femmes, le temps a une emprise sur elle. Elle fait donc un peu de chirurgie esthétique au fil des années mais bon pour une vielle dame de 131 ans, elle est plutôt bien conservée !

Apparemment elle aurait des sœurs jumelles un peu partout dans le monde :

Il y en a 3 rien qu’à Paris ! Une à la pointe de l’île aux Cygnes, une dans le jardin du Luxembourg et la dernière offerte par la veuve du sculpteur à sa mort, au musée des Arts et Métiers. Il y en a également une à Colmar, à Saint Cyr sur mer, à Barentin et à Poitiers.

On trouve aussi un exemplaire de la statue la plus célèbre du monde au Japon, en Allemagne, au États-Unis (Las Vegas), et en Espagne mais cette dernière fut revue et corrigée par Salvador Dali.

Pour finir voici quelques chiffres clés :

  • C’est une asperge cette fille, elle mesure 92 mètres. Et avec son socle, 99 mètres.
  • Ça ne se voit pas forcement, mais elle est aussi un peu lourde… 225 tonnes… Bon après vous pouvez chercher vous ne trouverez pas un gramme de gras.
  • Sa garde robe est bien remplie car elle possède plus de 300 plaques de cuivre.
  • Elle reçoit entre 4 et 5 millions de visiteurs par an. Mais c’est une fille facile cette Madame Liberté.

« Jack, Je vois déjà la Statue de la Liberté. En tout petit bien sur !  »