L'art de l'anonymat

Publié le 28 Juillet 2017

 

Savez vous qui possède la plus grande galerie d’art au monde ?

Alors on sèche ?!

Et bien c’est l’artiste français JR.

Aucune galerie n’égalera jamais la taille de la sienne, pour la simple et bonne raison qu’il a , en véritable globe trotter, choisit la planète toute entière pour exposer ses œuvres !

Et oui, JR réalise des collages photographiques aux quatre coins du monde !

 

Et pourtant ce jeune de banlieue n’envisageait pas du tout ce genre de carrière étant gamin. Non, lui il a juste trouvé un appareil dans le métro parisien en 2001 et a décider d’imposer ses clichés au monde en les collant dans les rues.

 

Sa renommée se forme entre 2004 et 2006 alors qu’il réalise son projet : Portrait d’une Génération. Il prend des photos de jeunes de banlieue et les expose dans les quartiers bourgeois de Paris. Vous imaginez la tête de la dame bien propre sur elle qui se promène en bas de chez elle avec son caniche prénommé Pupuce quand elle découvre le jeune tenant un fusil sur le mur de sa maison ?

Bon c’est une camera mais on s’y tromperait presque !

En 2007, il commence le projet : FACE2FACE. Le concept : mettre côte à côte des palestiniens et des israéliens. Il expose ces portraits dans huit villes autour d’Israël.

Son plus gros projet se nomme WOMEN ARE HEROES. Il le débute en 2008 dans le monde entier. Il y souligne la dignité des femmes qui sont souvent les cibles de conflits.

Il réalise un court-métrage de cette expérience. On y retrouve des interviews des femmes qui ont servit de modèle aux grands yeux qui scrutent la ville et ses habitants, elles y racontent leur histoire. Ce film fut présenté au festival de Cannes pour la caméra d’or. Rien que ça…

La même année il se lance dans un autre projet : THE WRINKLES IN THE CITY. Mais dis donc JR tu prends des vacances de temps en temps ?

Pour lui on peut voir l’histoire et la mémoire d’une ville a travers les rides de ses habitants. Comme modèles et lieu d’exposition il choisit des villes ont connus des bouleversements comme Istanbul, Berlin, La Havane…

En 2011 il gagne le prix Ted Prize. CLAP CLAP CLAP (applaudissements)

Et comme récompense il peut formuler un vœu pour changer le monde. Un peu comme le génie de la lampe mais sans tapis volant (malheureusement).

Personnellement j’aurais choisit autre chose mais lui a décidé de monter un projet international : INSIDE OUT. Pour ce projet d’art participatif il fait installer des photomatons géants dans les musées et un peu partout dans les villes. En 2016 plus de 320 000 personnes de 139 pays différents s’étaient déjà fait tirer le portrait pour venir orner les rues du monde entier.

En collaboration avec le NYC ballet il créé « Les Bosquets », un ballet et court-métrage. Mais dis donc il a tous les talents cet homme ! Manquerait plus que ce soit lui qui danse !

Les musiques de ce ballet sont signées Woodkid, Pharell Williams et Hans Zimmer. Que des pointures quoi…

De retour en France en 2016, il décide de changer d’orientation professionnelle et de se lancer dans la magie. Et pour son premier tour notre petit JR n’y va pas de main morte : Il fait disparaître la pyramide du Louvre ! Oui, oui, vous avez bien lu, la pyramide du Louvre ! Il a de l’avenir ce petit gars !

Pour les JO de Rio il réalise des sculptures gigantesques pour souligner la beauté du geste sportif. Bon je suis plutôt d’accord avec lui, les athlètes naturellement ils sont plutôt pas mal, mais en pleine action… Mmmmmh…

Récemment il a fait une exposition pour les enfants au centre Pompidou. C’est qu’il ont du s’amuser les minimoys dans cette ville à leur échelle !

Il a également débuté une collaboration permanente avec les jumeaux brésiliens Os Gemeos au Palais de Tokyo. Pour la petite histoire : ils travaillent dans un espace qui stockait des pianos avec d’être vidé pendant l’occupation.

Il commence aussi un film avec Agnès Varda (icône de la nouvelle vague). Ils se retrouvent pour un voyage en France, à la rencontre de ses habitants. Ouais ils vont en vacances quoi…

 

L’œuvre de JR est un travail d’équipe entre l’artiste et ses modèles. Avant de les immortaliser sur les murs des villes il apprends a les connaître, à connaître leur histoire. Puis il leur demande de participer aux collages de leur propre cliché.

 

La beauté de son œuvre ne tient pas que de la beauté de ses photos. Elle vient de l’histoire du modèle mais aussi de la temporabilité, l’ephemerabilité, l’ephemerisme, … non c’est pas français ça… L’éphémérité !!!!!

Donc la beauté vient l’éphémérité de ses œuvres ! Et oui ce sont juste des affiches coller sur les murs des rues, elles se détruisent donc naturellement avec l’effet du temps et des éléments. Comme nous autres, pauvres humains que nous sommes, l’art de JR a une durée de vie limitée.

Il ne prend que des personnes inconnues au bataillon comme modèle, ce sont elles qui ont une histoire digne d’être montrée au monde. Oui bon je le comprend, c’est pas dans les rides de Kim Kardashian que l’on va voir l’histoire de son pays !

Non seulement ses modèles sont anonymes mais lui aussi ! Il ne se défait jamais de ses lunettes de soleil et de son chapeau, je suis même sûr qu’il dort avec !

On sait très peu de choses sur lui :

  • Il a 33 ans.
  • Il vient de la banlieue Ouest Parisienne
  • Sa mère est Tunisienne et son père Européen
  • Il a fréquenté le Lycée Stanislas à Paris.

Allez, je suis sur que l’un de vous à des talents à la Sherlock Holmes. Avec tous ces indices vous devez être capable de nous le trouver !

JR est un artiste engagé, mais uniquement sur les politiques sociales propres à la France. Bon il a bien raison de se spécialiser dans un des maux français sinon il n’aurait pas fini…

Il possède 2 ateliers, un à Paris et un autre à New York. Pour travailler il ne s’entoure que d’une petite équipe de 10 personnes, 20 pour les projets les plus colossaux.