James Tissot, L'ambigu Moderne, au Musée d'Orsay

Alicia Flipo
Publié le 30 Juillet 2020
James Tissot, L'ambigu Moderne, au Musée d'Orsay

Art News V3038 - James Tissot from Museum TV on Vimeo.

Moustaches gominées, Hauts-de-forme, coiffes et tailleurs
serrées. Très ancrés dans le code vestimentaire de l’aristocratie anglo-saxonne
du 19ème siècle, ces accessoires sont bien souvent représentés en
peinture par un artiste : James Tissot.

Né à Nantes en 1836, le jeune Jacques-joseph grandit en
nourrissant sa vocation d’artistes. Il prend les rênes de sa carrière en 1856
en intégrant l’école des beaux-arts de paris, aux cotés d’un certain Edgard
Degas, notamment.

Bien naturellement, ses œuvres s’inspirent de son vécu :
il travaille sa représentation du drapé après avoir grandi dans une famille de
travailleurs du textile, et s’exerce dans la représentation de longs vêtements,
froufrous, chapeaux et manteaux en tout genre.

Cet exercice, il le pratique surtout en fréquentant l’aristocratie
lorsqu’il découvrit à Londres. Inspiré par la peinture victorienne, son style se
précisa avec l’influence de la capitale britannique, de la modernité parisienne
des années 1860, et de la haute société qu’il peint dans ses tableaux.

Souvent très détaillés, ses tableaux figuratifs représentent
assez fidèlement les soirées mondaines, banquets et fêtes en tout genre qu’il
observe longuement, entre admirations et touche d’ironie.

Témoins de nombreux codes et normes de ces hautes castes
parisiennes et londoniennes, la peinture de Tissot se concentre bien souvent sur
les vêtements masculins, entre trench, costumes et vestes, mais aussi sur les vêtements
féminins : souvent complexes et travaillés, ils contrastent bien souvent
avec sa représentation des femmes, le regard à l’horizon, plein de rêves, comme
détachées de du monde dans lequel elles évoluent.  

« Cette manière qu’il a de représenter les femmes en train dans une forme d’introspection, se projetant à l’extérieur du tableau est une manière de souligner ce cas particulier : la condition féminine au 19ème siècle »

Paul Perrin, commissaire de l’exposition « James Tissot, l’ambigu moderne » au Musée d’Orsay.