Etre une femme, être une peintre - Yayoi Kusama

Belles, belles, belles comme le jour
Belles, belles, belles comme l’amour
Elles te rendront fou de joie,
Fou de douleur, mais, crois-moi… Plus fou
D’elles, d’elles, d’elles de jour en jour »
Mais non, on ne va pas s’arrêter la ! D’autres sujets sont aussi intéressants. Si si on vous le jure. Et pas de panique, on ne vous abandonne pas pendant l’été.
Enfin, c’est donc avec quelques reniflements que nous clôturons cette semaine spéciale femme artiste. Évidemment, nous n’avons pas pu évoquer toutes les femmes. On vous rappelle qu’une semaine c’est six jours. Bah oui, nous on ne compte pas le dimanche.

Photograph of Yayoi Kusama with her Pumpkin painting (2000). Acrylic on canvas. © Yayoi Kusama
Alors terminons en beauté avec Yayoi Kusama, une contemporaine japonaise née en 1929. Elle n’est pas que peintre, elle est aussi sculptrice et écrivain.
Toute jeune, elle commence par dessiner les fleurs dans les champs.
A 12 ans, l’attaque de Pearl Harbor l’entraine dans les usines de textile pour la confection des parachutes et des uniformes militaires. Mais elle continue de dessiner. Enfin pas les fleurs du coup.
Sa première hallucination sera son inspiration pour le reste de son œuvre. Elle voit des formes de fleurs sur le plafond. Des pois. Elle dessine pour s’échapper de ses hallucinations.
Elle expose ses premières œuvres à 16 ans. Ok. Respect. Elle fait des études dans la peinture japonaise traditionnelle et moderne. Mais sa mère s’y oppose car les jeunes filles n’étaient pas très bien vues dans cet univers. Les relations conflictuelles que Yayoi entretient avec ses proches l’entrainent dans un art anti-machiste et provocateur.
Elle organise sa première exposition personnelle en 1952. Elle a 23 ans. Ok. Respect. D’autres suivent, chacune composées de plus de 250 œuvres.
Mais ce n’est pas assez. Yayoi quitte le Japon et part pour les Etats-Unis. Elle arrive à Seattle, mais veut vivre à New York. Aucun problème, elle déménage l’année suivante. Yolo.
Yayoi vit tout d’abord sur ses économies. Et expose à la Brata Gallery. Elle rencontre plein de beau monde, dont Andy Warhol. Elle déclare alors : « Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois… ».
Au fur et à mesure, Yayoi glisse vers la sculpture et la performance. One Thousand Boat Show et Driving Images deviennent alors des œuvres de renommée.
On plante le décor : dans une de ses œuvres, l’artiste est allongée sur le trottoir, sur un matelas recouvert de formes phalliques recouvertes de pois.
En 1966, Yayoi n’est pas invitée à la biennale de Venise, mais elle y participe quand même. #squattage. Officiellement invitée, elle y retourne en 1993. Ces œuvres sont récompensées de plusieurs prix.
En 1973, Yayoi rentre au Japon, elle séjourne dans un hôpital psychiatrique de Tokyo, mais continue d’exposer, notamment en France et à New York. Elle forme également la Kusama Company Ltd, son entreprise de vente de vêtements. Elle crée des gloss pour Lancôme et travaille avec Marc Jacobs et Louis Vuitton. Bon la pour le coup, si vous avez suivi, on pourra peut-être lui demander un autographe. Pour de vrai.
Les œuvres de Yayoi sont le symbole de ses angoisses, sources de sa création. Apparemment, ses pois représentent la connexion entre l’Homme et la nature.
Bon nous, ce qu’on en dit, c’est que cette artiste n’a pas froid aux yeux.
Nous nous quittons donc sur cette belle note, une page qui se ferme pour en écrire de plus belles.
Pour rappel, cette semaine on a parlé de Niki de Saint Phalle, Frida Kahlo, Sonia Delaunay et Berthe Morisot