Pierre, Gilles et leurs idoles à la Philharmonie de Paris

Publié le 3 Février 2020
Pierre, Gilles et leurs idoles à la Philharmonie de Paris

C’est le duo incontournable de la scène artistique française, Pierre et Gilles s’exposent à la Philharmonie de Paris. Car au-delà même de la peinture et de la photographie, tous les deux sont liés par la musique, et les chanteurs, des icônes, à qui ils ont souvent tiré le portrait.

Atypiques et mythiques, Pierre et Gilles forment le duo le plus pop de la photographie… Pour ce célèbre tandem d'artistes, l'aventure commence en 1976... par un coup de foudre ! Pierre est alors photographe pour des magazines de musique et Gilles, après avoir fait les Beaux-Arts, est devenu peintre. "Ils se sont rencontrés dans une fête chez Kenzo. Ils repartent tous les deux sur le même scooter et ne se sont plus jamais quittés depuis et très vite, ils vont avoir envie de travailler ensemble" assure Milan Garcin, le commissaire de l'exposition.

Ils commencent par prendre des clichés de leurs amis avec un Photomaton. Et surtout avec un procédé de création unique... Gilles repeint la photo prise par Pierre, en y mêlant leur amour incommensurable pour la musique. "Quand j'étais enfant, j'aimais bien Sheila, Pierre il écoutait plus Sylvie... ça reste dans leurs souvenirs, ça leur rappelle des moments de leur vie et on a beaucoup de respect pour ces chansons-là…" nous explique Gilles.

Ils vont jusqu'à créer les pochettes d'album de certains artistes, comme Amanda Lear, Indochine ou encore Etienne Daho, avec la Notte, la Notte. Et bien sûr, il y a ces images de Sylvie Vartan. Ils en sont deux grands fans absolus et en font leur muse : "La première fois qu'ils la photographient, c'était en 1981, lors d'un concert qu'elle donne et c'est la seule photographie dans l'exposition où il n'y a pas de mise en scène. Evidemment, Pierre a toujours rêvé de travailler avec Sylvie Vartan et ils finissent pas la rencontrer en 1995 pour faire cette photographie comme un garçon".

Bercés par la culture populaire durant leur enfance, ils le sont aussi par la religion. Dans la plupart de leurs œuvres, l'icône est donc présente et double : il y a l'icône religieuse et l'icône populaire. "Ils commencent à travailler au moment où il y a ce basculement de la religion justement vers les médias, la TV est entrée chez les gens et on commence à fabriquer des icônes de la culture médiatique. Ils appliquent aux stars aujourd'hui le même traitement que les peintres ont attribués pendant des siècles à des icônes qui étaient religieuses" affirme Fabien Simode, le rédacteur en chef du magazine l'Oeil.

Aujourd'hui, après bientôt 45 ans de carrière, ils sont eux-mêmes devenus iconiques, et leur regard continue d'intriguer l'imaginaire collectif au delà des limites de l'art contemporain.