Présentation des mouvements –Street Art  

Le Street Art ou art urbain défini comme moderne. Seulement même si cette pratique est dite novatrice, il est bon de s’interroger sur ce que l’Homme moderne connait des origines de l’art. À savoir l’art rupestre. L’exemple le plus ancien date de plus de 51 200 ans, représentant un cochon en Indonésie, dans la grotte de Leang Karampuang.   

À la Renaissance, de nombreuses fresques ornent les monuments, demeures et lieux de culte comme La Capella di Eleonora au Palazzo Vecchio.  

Cependant, la nouveauté fondamentale réside dans la conception. L’objectif des peintures rupestres de la préhistoire sont encore floues. Celles de la Renaissance sont presque toutes des commandes faites aux artistes. Souvent dans un but de reconnaissance sociale, de pouvoir politique, exaltation de la fois ou expressions d’idées philosophiques. 

Un art à double tranchant  

Le Street Art prend véritablement place dans les années 1960-1970. En cette fin de XXe siècle, ce mouvement est transgressif et illégal. L’artiste Cornbread, terriblement timide déclare son amour à une dénommée Cynthia en l’inscrivant sur un mur dans les années 1960. “Cornbread Loves Cynthia”. Cet acte est considéré comme véritable commencement du courant artistique Street art.   

À cette époque, toute forme d’art dans les lieux urbains sans autorisation au préalable est perçue comme vandalisme. Au fil des décennies, les artistes et leurs pratiques deviennent de plus en plus considérés. Dans les années 1990, des grands noms comme Banksy, resté anonyme, interpellent le public. Ses images plaisent même aux galeries. Aux alentours de 2000-2010, les municipalités s’assouplissent et autorisent cette pratique. Les musées et galeries s’emparent de certaines œuvres. Désormais, de nombreuses villes désignent des emplacements spécifiques où les Street artistes peuvent produire en toute légalité. Bien évidemment, les monuments et propriétés privées ne doivent pas être un support.  

Néanmoins, ce courant suscite des avis partagés. Certains apprécient le côté novateur de la démarche. Les motifs simplement décoratifs ou aux revendications sociales et politiques. Certains bâtiments dégradés ont été embellis par ces illustrations. D’autres spectateurs sont plus réticents. Ils considèrent que cela est une pollution visuelle, une dégradation de l’architecture et du mobilier urbain. La recherche stylistique, iconographique et technique ne résonne pas pour eux. 

De plus, un autre critère entre en jeu aujourd'hui. La notion d’écologie et de pollution visuelle. La taille et l’emplacements des panneaux publicitaires et d’indications sont encadrés afin de ne pas faire “tache” dans le paysage. Il en est de même pour le Street art à une notion près. Les panneaux d’affichage peuvent se trouver en zone rurale, tandis que le Street Art, comme son nom l’indique se trouve en milieu urbain.  

Les techniques majeures 

• le Graffiti:  

Le mot Graffiti tient son origine des racines grecques et latines. Pour le grec, il s’agit du mot “graphein” désignant écrire, peindre, dessiner. En latin, “graphium”, cela aborde les moyens techniques, stylet et poinçon utilisés pour écrire sur des tablettes.  

Le Graffiti est majoritairement exécuté à l’aide de peinture émaillée ou forme d’aérosol et comporte l’avantage d’avoir une exécution rapide. Il englobe à la fois le Tag et l’écriture. 

• le Pochoir : 

La peinture au pochoir est encore rapide à effectuer. Au préalable, l’artiste réalise un cache ou plusieurs sur lequel il projette la peinture. Seul la partie vide est imprimée sur le support. Ce moyen permet de délimiter le motif en contours lisses. L’intérêt de faire plusieurs pochoirs pour une œuvre est de pouvoir représenter les ombres ou détails de plusieurs couleurs différentes.  Cette technique tient son origine du monde de la publicité et de la presse notamment avec l’imprimerie.  

• les stickers  

Les stickers reprennent la méthode préparatoire du pochoir. Les artistes peuvent réaliser chez eux ces étiquettes autocollantes et peuvent les apposer sur la surface de leur choix de manière organisée ou en bataille. Le seul inconvénient est de trouver une matière sur laquelle le collant puisse adhérer. C’est pourquoi on les trouve plus volontiers sur le mobilier urbain.  

• les mosaïques  

Les mosaïques modernes sont issues du principe Antique faites de petits cubes de pierre, galets, tesselles. Les graphismes formés par les artistes actuels sont plus simples et géométriques, souvent inspirés du modèle Pop Art.  

• le Yarn Bombing  

Le Yarn Bombing consiste à recouvrir de tissus les monuments, sculptures voir parfois des arbres. Les matériaux utilisés sont souvent tricotés. La laine, le fil de coton, l’acrylique, le polyester, les tissus recyclés ou plus original encore, des cordes sont employés. L’image assez vieillotte que l’imaginaire collectif a construit est démantelé avec cet emploi nouveau du tissu. De plus, l’aspect écologique comme la réutilisation des tissages du Pont de Cambridge en faveur d’actions de solidarité renforcent la mouvance de cette technique.  

• peinture murale  

La peinture murale est une pratique assez lente à exécuter. Elle se rapproche des fresques de la Renaissance. Cependant, l’iconographie et les matériaux sont nettement plus diversifiés. Ces peintures couvrent parfois des dizaines de mètres. Les artistes réalisent des œuvres engagées pour la plupart à l’aide de bombe aérosol, de peinture acrylique et de marqueurs.  

Ephémère 

Les villes sont en permanente mouvance. Il faut dont s’attendre à ce que les arts de rue ne soient pas éternels. Par ailleurs, les espaces légaux de créations ne sont pas assez spacieux pour accueillir tous les artistes qui parfois doivent recouvrir les productions d’autrui. Ainsi, les musées et galeries réalisent des reproductions d’œuvres Street pour en garder une trace.  

De nos jours, l’ère du numérique participe grandement à la survie de ces motifs. Qu’il s’agisse de photographies personnelles de l’artiste concerné sur les réseaux sociaux, à celles de photographes professionnels qui les exposent.  

De même, de nouvelles techniques émergent mêlant technologies et techniques plastiques. Les GIF disponibles dans les conversations de messagerie sont issus des motifs Street. Des projections lumineuses nocturnes sont aussi produites. 

Anecdote

Les sièges des métropolitains, trains, bus et autres moyens de transport sont dotés de motifs aux couleurs vibrantes en partie pour décourager les auteurs des possibles dégradations ou Tags. 

Pour plus d’informations sur le Street Art, rendez-vous le dimanche à partir de 18h sur Museum TV et en replay sur notre plateforme de vidéos à la demande.  

Profitez de l’été pour (re)découvrir les grands courants artistiques sur Museum TV. En juillet et en août, plongez chaque soir dans l’univers de vos artistes préférés.