Hommage à Norman Foster à l'occasion de ses 90 ans

Berthille Lorillou
Publié le 12 Juin 2025
Hommage à Norman Foster à l'occasion de ses 90 ans

A l'occasion des 90 ans de la légende vivante de l'architecture Norman Foster, Museum TV vous propose de découvrir ou redécouvrir la carrière de cet architecte contemporain emblématique.

Les débuts de l'architecte

Norman Foster est un architecte reconnu né le 1er juin 1935 à Manchester au Royaume-Uni. Il obtient le Prix Pritzker en 1999 grâce à son approche innovante, durable et sa conscience sociale. À 16 ans, Norman Foster débute son service militaire puis décroche un emploi dans une société d’architecture, Beardstow. L’engouement de ses collaborateurs pour la qualité de ses dessins architecturaux le poussent à entamer des études en architecture et en urbanisme. En 1961, il obtient son diplôme à l’Université de Manchester et également une bourse, la “Henry Fellowship”. Cette dernière lui permet d’intégrer l’Université de Yale aux États Unis. Il obtient sa maîtrise en architecture en 1962 puis fonde quelques temps plus tard avec son camarade de classe, Richard Rogers accompagnés de leurs deux épouses, les sœurs Cheesman, le cabinet Team 4 (1963-1967). Après cela, les deux amis prennent leur indépendance. Foster fonde Foster + Partners anciennement nommé Foster Associates. Rogers crée l’agence Piano + Rogers avec Renzo Piano puis la Richard Rogers Partnership. Norman Foster ainsi que Richard Rogers et Renzo Piano avec le Centre Pompidou à Paris sont les pionniers du courant High Tech en architecture. 

Centre George Pompidou, Paris, Photographie : Sasha Gandolfo 
Centre George Pompidou, Paris, Photographie : Sasha Gandolfo 

Centre George Pompidou, Paris, Photographie : Sasha Gandolfo 
Centre George Pompidou, Paris, Photographie : Sasha Gandolfo 

L’architecture High Tech 

Ce courant s’inscrit dans une dynamique d’après-guerre au même titre que le brutalisme avec Le Corbusier par exemple.  

Unité d’habitation, 1945, Marseille 
Unité d’habitation, 1945, Marseille 

Le mouvement High Tech se caractérise par la glorification des éléments techniques et structures architectoniques. Le verre et les composants métalliques sont de mise. Ils permettent d’ériger des bâtiments hauts. L’utilisation du préfabriqué est aussi fréquent.  

Les objectifs de ce courant sont la garantie d’un espace fonctionnel en y associant des technologies de pointe. Résoudre les contraintes du milieu industriel sans oublier le confort du public.  

Le terme High Tech est popularisé dans un livre écrit par Joan Kron et Suzanne Slesin : High Tech: The Industrial Style and Source Book for the Home.  

Foster porte une grande attention dans ses projets à l’humain et sa qualité de travail par exemple, mais aussi qu’aux notions écologiques et de préservation des monuments historiques. 

Portrait de Norman Foster par Yukio Futugawa. En noir et blanc
Portrait de Norman Foster, photographie : Yukio Futugawa

Foster et l’écologie 

L’approche de Norman Foster vise à créer des éléments durables et écologiquement viables. Pour cela, il se sert de procédés techniques et innovants.  

  • 30 st Mary Axe

    Entre 1997 et 2004, Norman Foster et ses associés ont réalisé le siège social de la Swiss Re, le 30 St Mary Axe en plein cœur de Londres. La structure est surnommée “le cornichon”. Ce cornichon n’a pas seulement une vocation esthétique. C’est en fait une forme aérodynamique. Ce bâtiment mesure 180 mètres de haut. Il est étonnant de savoir que la circonférence maximale de l’édifice ne fait que 2 mètres de moins que sa hauteur. Cette tour comporte 41 étages divisés en plusieurs espaces ; les zones atrium et les zones bureaux répartis dans les 47 950 m2. Ainsi, la forme spiralée de l’édifice et la double paroi vitrée aux armatures d’acier permettent une ventilation naturelle et une optimisation de la lumière naturelle

Vu sur le 30 st Mary Axe à Londres. Une tour impressionnante surnommée le Cornichon

  • Apple Park de Steve Jobs

    L’Apple Park est situé dans la Silicon Valley à Cupertino en Californie. C’est le quartier général d’Apple. Ce projet est d’une envergure gargantuesque pour un budget de plus de 5 milliards de dollars. Il mesure 260 000 m2 de surface sur un terrain de 70 hectares. Cet espace se compose de 9 open space, un centre de fitness d’environ 10 000 mètres carré, un auditorium construit en hommage à Steve Jobs et d’un parking de 11 000 places pour accueillir les 12 000 salariés. Un café et un espace de vente de produits Apple est ouvert au public. Dans le parc, 9 000 arbres ont été plantés, un bassin a été creusé et des prairies arborent un espace enchanteur pour les employés qui ont à disposition un parcours de jogging en pleine nature par exemple. L’édifice est alimenté par des énergies renouvelables, il est recouvert de panneaux solaires. La structure ne nécessite chauffage et climatisation que trois mois par an.  

Vu sur Apple Park situé dans la Silicon Valley

Le bien-être du public 

  • Maggie’s Centre, Manchester

    Dans ce projet, Norman Foster troque l’acier contre le bois. À destination de personnes touchées par le cancer, Lors Foster se trouve particulièrement touché par ce sujet. Il élabore ici une résidence de soins et soutien en communauté en plein pied. La seule partie élevée est une mezzanine au centre. La lumière naturelle pénètre dans toute la construction grâce aux nombreuses fenêtres et baies vitrées donnant sur le jardin ensoleillé. Le projet abrite une bibliothèque, une salle de sport, des espaces conviviaux où les pensionnaires peuvent se retrouver, une cuisine avec une grande table commune. Cette table comme d’autre mobilier présent ici ont été conçus par Norman Foster et Mike Holland pour convenir au mieux au lieu. L’espace s’organise dans une ambiance cocon faire de bois naturel et tissus texturés.  

Vu sur Maggie’s Centre, Manchester. On aperçoit une géode construite en bois et vert accueillant une végétation luxuriante

  • British Museum, Great Court, Londres  

    Le British Museum se réinvente et redonne vie au jardin disparu depuis longtemps. Une cour couverte d’une verrière de verre offre au public un espace de déambulation. En son centre, la Reading Room est conservée, formant un cylindre autonome. Dans cet espace se trouvent un café, une librairie et des points d’informations. Il donne accès à toutes les galeries environnantes, à une galerie d’exposition temporaire et à une terrasse restaurant. Ce programme par sa géométrie sur mesure s’adapte aux irrégularités entre les façades de la cour et le tambour de la salle de lecture. De plus, le design de cette création s’associe au bâtiment d’origine sans lui faire de l’ombre.  

Vu central du British Museum mettant l'accent sur la verrière du hall central

De Prix en Prix  

La carrière de Norman Foster est admirée par nombre d’architectes. Il possède aujourd’hui plus de 300 prix et mentions. En plus du Prix Prizker, l’architecte à obtenu plusieurs médailles d’or. Celle du Royal Institute of British Architects (RIBA) en 1983, de l’Académie française d’architecture en 1991 et celle de l’Institut des architectes américains en 1994.  

Il a également été sacré chevalier en 1990 par Élizabeth II puis reçu l’Ordre du Mérite en 1997 pour le rayonnement que son œuvre a donnée au Royaume-Uni. En 1999, on lui décerne le titre de baron.  

Lord Foster s’est véritablement engagé dans la communauté architecturale en étanr vice-président de l’Architectural Association of London, faisant parti du RIBA, de l’Architecture Foundation of London et du Royal College of Art.

Une légende vivante

Les recherches sur une architecture durable intelligente et élégante ainsi que l’utilisation de l’acier et du verre influencent les générations suivantes. Parmi eux Thomas Heatherwick et sa Seed Cathedral ou encore Olafur Eliasson et son oeuvre Your Rainbow Panorama.  

Thomas Heartherwick, Seed Cathedral 2010 Londres
Thomas Heartherwick, Seed Cathedral, 2010, Londres

Olafur Eliasson, Your Rainbow Panorama, 2006-2011, Danemark
Olafur Eliasson, Your Rainbow Panorama, 2006-2011, Danemark

Norman Foster se positionne en successeur de l’ère industrielle. Peut-être se serait-il inspiré des constructions industrielles du XIXe siècle comme les gares que Zola décrivait comme étant des “cathédrales de verre et d’acier”.  

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