Hommage à Gustave Courbet - Il aurait eu 206 ans le 10 juin

Berthille Lorillou
Publié le 16 Juin 2025
Hommage à Gustave Courbet - Il aurait eu 206 ans le 10 juin

Jean-Désiré Gustave Courbet nait le 10 juin 1819 à Ornans, un petit village situé dans le Doubs (Bourgogne-Franche-Comté). Il aurait 206 ans, à cette occasion Museum TV lui rend hommage et revient sur sa carrière artistique.
Sa famille aisée le destinait à devenir avocat, raison pour laquelle il arrive à Paris en 1839. Très rapidement, le jeune Gustave décide de son consacrer à sa passion, la peinture. Il continuera son art jusqu’à sa mort en 1877.  

Avant d’arriver dans la capitale, il avait déjà reçu un enseignement artistique auprès de Claude-Antoine Beau (1792-1861) puis de Charles-Antoine Flajoulot (1774-1840). À Paris, il admire et copie les œuvres des grands maîtres flamands, espagnols et italiens au musée du Luxembourg et au Louvre.  

Lancement de sa carrière  

Dès 1844, il est admis au salon officiel et y présente l’Autoportrait au chien noir. Il obtient une certaine considération à partir du Salon de 1848 où il dévoile une dizaine de toiles. Avec L’Après-dînée à Ornans, il reçoit en 1849 une médaille.  

Autoportrait de Gustave Courbet tenant un chien noir dans ses bras.
Gustave Courbet, Autoportrait au chien noir, 1842-1844, huile sur toile, 46,3 x 55,5 cm, Paris, Petit Palais

Courbet réalise de nombreux autoportraits durant sa carrière. Ici, il se représente avec ses traits de jeunesse accompagne de son épagneul, Simone.  

Plusieurs hommes sont autours d'une table dans une pièce sombre au cours d'un après dinée à Ornans.
Gustave Courbet, L’après-dînée à Ornans, 1848-1849, huile sur toile, 195 x 257 cm, Lille, Palais des Beaux-Arts

Cette œuvre fait scandale. Le peintre représente une scène de genre aux allures de peinture d’histoire. Comme pour le Grand Genre, Courbet fait une toile de grandes dimensions où les personnages sont identifiés et identifiables. Ceci rejoint les idées politiques du peintre adepte du système républicain. Chaque individu peut être sujet d’une peinture d’histoire. La recherche de réelle dans cette œuvre se traduit par une scène vécue par l'artiste, des personnages non idéalisés, dans leur quotidien. 

Le “Pavillon du Réalisme” 

Ainsi, Gustave Courbet est désigné comme étant le chef de file du Réalisme. Lors de l’Exposition universelle de 1855, l’artiste expose quelques toiles mais ne peux présenter l’Atelier du peintre car les dimensions de cette œuvre sont trop importantes. Gustave Courbet crée alors son “Pavillon du Réalisme”, une exposition individuelle en marge de l’exposition.  

Tableau de Gustave Courbet représentant un atelier lumineux et coloré d'un peintre ou celui-ci, placé au centre de l'œuvre, exerce son art.
Gustave Courbet, L’Atelier du peintre, 1854-1855, huile sur toile, 361 x 598 cm, Paris, Musée d’Orsay

La toile aux dimensions exceptionnelles est divisée en trois plans horizontaux. À gauche, des individus dits du monde “trivial” à savoir le petit peuple pour lequel il figure un chasseur, un prêtre, un marchand ou une mendiante par exemple. Ces personnages sont disposés dans une sorte de pagaille tandis que les individus de droite sont dans une composition plus ordonnée. À droite, des figures de la bonne société ou du monde artistique qu’il s’agisse du mécène Alfred Bruyas, du critique Champfleury, du philosophe Proudhon ou encore du peintre Baudelaire. Courbet se positionne et place par la même occasion sa condition de peintre au centre de la composition faisant office d’interface entre ces deux mondes. L’artiste est accompagné d’une muse, son matériel de travail, d’un enfant et d’un chien.  

Huile sur table de Gustave Courbet représentant un enterrement
Gustave Courbet, Un enterrement à Ornans (Tableau de figures humaines, historique d’un enterrement à Ornans), 1849-1850, huile sur toile, 315 x 668 cm, Paris, musée d’Orsay

Un enterrement à Ornans est également mis en avant au Pavillon du Réalisme. Lors de sa restauration ouverte au public au musée d’Orsay, les multiples modifications ont été dévoilées. Cette œuvre représente un enterrement dont le défunt reste anonyme. Le peintre réussit à obtenir du curé des habits d’enterrement et même le fait que l’ecclésiastique pose pour son travail.  

Quelques œuvres marquantes 

Gustave Courbet, L’Origine du monde, 1866, huile sur toile, 46,3 x 55,4 cm, Paris, musée d’Orsay

Ce tableau commandé par le diplomate turco-égyptien Khalil-Bey (1831-1879) présente un sexe féminin en gros plan. Le modèle pose questions. Certains affirment qu’il s’agit de la maîtresse du commanditaire Constance Quéniaux. D’autres posent l’hypothèse de Johanna Hifferman, la maîtresse du peintre. Selon certaines études, L’Origine du monde ne serait qu’un fragment du tableau originel sur lequel le visage de la femme était visible aux yeux de tous.  

Tableau de Gustave Courbet représentant un chêne majestueux placé au centre de l'œuvre.
Gustave Courbet, Le chêne de Flagey (ou Chêne de Vercingétorix, camp de César près d’Alésia), 1864, huile sur toile, 103,4 x 125,7 cm, Ornans, Musée Gustave Courbet

Les paysages font partie intégrante de l’œuvre de Courbet. Il se plait à représenter sa campagne natale notamment les sources et cascades, les roches ou encore la chasse et les animaux. Ici, il représente un chêne immense en honneur à son lieu de jeunesse. Une dimension politique est aussi donnée par le titre en opposant Vercingétorix, la démocratie à Jules César avec l’impérialisme. Il critique le régime de Napoléon III.  

Gustave Courbet, La Truite, 1873, huile sur toile, 65,5 x 98,5 cm, Paris, musée d’Orsay

Gustave Courbet s’engage dans la Commune de Paris. Seulement en 1871, il est accusé d’avoir participé à la destruction de la colonne de Vendôme. Il est alors emprisonné. Il est jugé une seconde fois en 1873 et condamné à verser une amende pour lesquels il n’a pas les fonds. Il s’exile en Suisse et décède dans la maladie et la pauvreté en 1877, lui qui sept ans plus tôt était au sommet de sa gloire. En prison, malgré les conditions, il réalise encore quelques travaux, majoritairement des natures mortes. Cette peinture a une valeur d’évocation personnelle. Le poisson est représenté malade, luttant pour rester en vie dans un environnement qui n’est pas le sien. Ce qui fait référence à l’emprisonnement de Courbet et à son état de santé.  

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