Hommage à Henri Rousseau – 181 ans le 21 mai

Il aurait eu 181 ans le 21 mai, l’occasion pour Museum TV de revenir sur la carrière artistique d’Henri Rousseau, dont les œuvres ont fait rêver plus d’un alors qu’il n’a jamais voyagé !

Le Douanier, père de l’Art Naïf 

Henri Rousseau dit Le Douanier (1844-1910) est un peintre de l’Art Naïf, Primitivisme et du Postimpressionnisme. Originaire de Laval en Mayenne, Henri Rousseau débute sa vie professionnelle en tant que commis dans une étude notariale à Nantes avant d’être licencié pour vol. Il s’engage alors dans l’armée en 1863 puis s’installe à Paris comme agent de l’octroi en 1871. Désireux de devenir artiste, il obtient une carte de copiste au Louvre. Ainsi, en autodidacte, il étudie avec ténacité les œuvres du Louvre et se sert également de photographies trouvées dans la presse.  

L’artiste autodidacte moqué de ses contemporains est refusé au Salon officiel en 1885. Repéré par Paul Signac, il est alors invité à exposer au Salon des Indépendants en 1886. Ce salon fut créé à Paris en 1884 dans le but de réunir les artistes dont les pratiques artistiques attestent d’une certaine indépendance. Il est mis en place sous l’initiative groupe d’artistes refusés à la fois au Salon Officiel et au Salon des refusés. Parmi eux, Odilon Redon, Georges Seurat, Paul Signac.   

Henri Rousseau expose alors quelques-unes de ses créations. Ces dernières plaisent particulièrement à Odilon Redon et Camille Pissarro.  

^{Henri Rousseau, La Guerre, v.1894, huile sur toile, 114,5 x 195 cm, Musée d’Orsay} 

^{Henri Rousseau, Le lion, ayant faim, se jette sur l’antilope, 1898-1905, huile sur toile, 200 x 301 cm, Suisse, Bâle, Fondation Beyeler}

Les peintres de l’avant-garde sont de véritables défenseurs pour Rousseau. En novembre 1908, un banquet est même organisé par Pablo Picasso au Bateau-Lavoir, immeuble de Montmartre où Pablo Picasso avait installé son atelier. Ce banquet en l’honneur de Rousseau démontre l’admiration des avant-gardistes pour sa peinture. 

Le Rêve - Henri Rousseau

L’année de sa mort, Henri Rousseau réalise Le Rêve. Alors qu’il n’a jamais quitté la France, ce peintre réalise plus de vingt-cinq peintures sur la thématique de la jungle fantastique. La littérature populaire et les expositions universelles sont des sources capitales pour l’artiste. Vivant à Paris, il est facile pour lui de se rendre au Musée d’Histoire Naturelle ainsi qu’au Jardin des Plantes, jardin botanique et zoologique. Il affirme : “Quand je pénètre dans ces serres et que je vois ces plantes étranges des pays exotiques, il me semble que j’entre dans un rêve”.   

De fait, cette œuvre, une femme nue se trouve dans une jungle luxuriante, étendue sur son canapé. Elle semble fixer et pointer du doigt un élément de la nature exotique que le spectateur ignore. Les herbes dégagées en haut de la toile laissent apparaître la lune dans un ciel clair, vouée à éclairer cette jungle. Des animaux lointains, oiseaux colorés, fauves et ruminants habitent la toile. Certains animaux paraissent regarder le spectateur. C’est également le cas du musicien.  

Rousseau justifie l’insertion de la femme nue sur un canapé et du musicien dans ce milieu sauvage par cette affirmation : “La femme endormie sur le canapé rêve d’être transportée dans la forêt, écoutant les sons de l’instrument de l’enchanteur”.  

Le Douanier-Rousseau décède en 1910 dans la pauvreté. Il est enterré en fosse commune, ce n’est qu’en 1947 que ses cendres sont transférées dans sa ville natale, à Laval.  

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