“L’art est dans la rue”, une exposition sur les pas de la ville moderne.

Museum TV
Publié le 15 Avril 2025
“L’art est dans la rue”, une exposition sur les pas de la ville moderne.

Du 18 mars au 6 juillet 2025, le musée d'Orsay accueille l'exposition “L'art est dans la rue”. Retraçant l’histoire de l'affichage pendant la moitié du XIXᵉ siècle à Paris, ce sont près de 230 œuvres qui sont exposées. Affiches culturelles, politiques, militantes ou encore artistiques, l'exposition vous fait voyager aux prémices de la “ville moderne”.

« Les murs de Paris sont couverts d’affiches, de cris imprimés. La ville devient un immense livre où chaque passant lit sans y penser. », tels sont les mots de Jules Vallès dans son ouvrage L’insurgé paru en 1886.

Les affiches, symboles uniques d’une société changeante, se retrouvent mises à l’honneur au Musée d’Orsay du 18 mars au 6 juillet 2025 dans le cadre de l'exposition “L’art est dans la rue”. Co-organisée avec la Bibliothèque nationale de France, ce sont 227 œuvres qui sont exposées retraçant l’histoire de l’affichage parisien au cours de la seconde moitié du XIXᵉ siècle. À l'origine publicitaire, l'affichage est devenu un véritable moyen de communication à part entière, bouleversant les codes sociaux et idéaux.

Aux origines de l’affichage

L’art de l'affichage est apparu en 1539 avec François 1er et la publication de ses ordonnances royales. Le temps court, la technique évolue et les affichages prennent de l’ampleur. C’est dans un Paris marqué par la révolution industrielle ainsi que par les travaux haussmanniens que ces papiers géants s’épanouissent et gagnent en ampleur. Avec des espaces publics de plus en plus grands, l’arrivée de la couleur sur le papier ainsi qu’une envie de modernité, les affiches prennent leur pied et se retrouvent être le facteur d’une mutation vers “la ville moderne”.

Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) Imprimerie Charles Verneau (Paris) Prochainement. Tournée du Chat Noir de Rodolphe Salis, 1896 Lithographie en couleurs, 140 × 100 cm Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie Photo BnF
Théophile Alexandre Steinlen (1859-1923) Imprimerie Charles Verneau (Paris) Prochainement. Tournée du Chat Noir de Rodolphe Salis, 1896 Lithographie en couleurs, 140 × 100 cm Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie Photo BnF

Jules Chéret (1836-1932) Imprimerie Chaix (Paris) Bal du Moulin Rouge, 1889 Lithographie en couleurs, 122 × 86 cm Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie Photo BnF
Jules Chéret (1836-1932) Imprimerie Chaix (Paris) Bal du Moulin Rouge, 1889 Lithographie en couleurs, 122 × 86 cm Paris, Bibliothèque nationale de France, département des Estampes et de la photographie Photo BnF

À l’origine publicitaire, les affiches sont au service de la culture et des commerçants. Spectacles, nouveautés, expositions ou encore cabaret, avec le temps, elles surpassent la valeur marchande et se transforment en véritables moyens de communication esthétique.  Ce phénomène ne fait toutefois pas l'unanimité. Vue comme symbole de nouveauté, pour certains, elles deviennent une véritable pollution visuelle.

Ces affiches, aussi éphémères soient-elles, se retrouvent rassemblées au musée d’Orsay afin de remettre en lumière les prémices de la communication par l’image. Rarement rassemblées entre elles, cette collection représente les racines d’un Paris en mouvement.

Une affiche au service de la politique

Et si l'affichage était aussi une affaire de politique ? Encadrée par la loi du 29 juillet 1881, la liberté d'expression a été réaffirmée, ce qui donne un nouveau tournant à l’utilisation des affiches. Longtemps resté comme un moyen de publicité et de promotion culturelle, l'affichage se retrouve au rang politique. L’espace public, qui a longuement été sous le contrôle de l’État, devient alors un lieu de discussion, de débats où les affiches deviennent des armes visuelles.

Servant toutes les parties et idéaux, ce nouveau mode de communication politique balaie peu à peu l'art des affiches culturelles. Le musée à ciel ouvert qu’offrait Paris disparaît pour laisser place aux convictions. Au départ au service des romans engagés tels que ceux d’Émile Zola, avec le temps elles passent au service des causes à l’état brut, sans filtre et pleines d’opinions.

Steinlen, Théophile Alexandre - 1898 -  Roman d'Émile Zola - Exposée au Musée d'Orsay
Steinlen, Théophile Alexandre - 1898 - Roman d'Émile Zola - Exposée au Musée d'Orsay

Gustave-Henri Jossot - A bas les calottes - Exposée au Musée d'Orsay
Gustave-Henri Jossot - A bas les calottes - Exposée au Musée d'Orsay

L’affiche aujourd’hui

Mais aujourd’hui, qu’en est-il ? Si les affiches ont eu leur heure de gloire pendant la deuxième moitié du 19ᵉ siècle, elles n’ont pas disparu pour autant. Films, concerts, nouveautés ou encore expositions, les affiches ont gardé une place centrale dans les sociétés actuelles. Mélangeant culture et politique, elles sont désormais à la fois un terrain de jeu infini pour les artistes, mais aussi une arme visuelle pour défendre ces idéaux. 

Afin de mieux comprendre ainsi que de contempler ces affiches qui témoignent du passé, le musée d’Orsay vous accueille du 18 mars au 6 juillet 2025. Dans un cadre chargé d’histoire, où ces affiches reprennent vie, éclatant de couleurs et de souvenirs.

Pour en savoir plus sur L'art de l'affichage, retrouvez notre documentaire retraçant l'exposition L'art est dans la rue du musée d'Orsay sur notre plateforme en ligne.