Hommage à Jean Dubuffet (1901-1985)

Museum TV

Publié le 14 Mai 2025

L'”asphyxiante culture” plus qu’un principe, un art plastique

Jean Dubuffet, peintre, sculpteur et plasticien naît le 31 juillet 1901 au Havre et décède le 12 mai 1985. A cette occasion, Museum TV rend hommage à cet artiste, via une soirée spéciale sur l'antenne tv, et disponible à la demande sur les différentes plateformes de replay.

Portrait de Jean Dubuffet en noir et blanc, New York, 1951-1952 photo K. Bell-Reynal — *Jean Dubuffet, New York, 1951-1952 (photo K. Bell-Reynal)*

En 1968, Jean Dubuffet publie L’Asphyxiante Culture. Cet écrit couvre la pensée du célèbre artiste. Libérer l’art, un objectif qui le conduit vers l’”art brut”. Une œuvre monumentale de 2000m2 est commandée par Pierre Dreyfus en 1973. Ce Salon d’été, destiné à devenir un lieu de détente pour les ouvriers des usines automobiles, devient source de conflit entre l’artiste et la régie Renault. Ce projet permet d’introduire le style tardif de l’artiste. Empreint de son univers imaginaire ; l’Hourloupe et le COUCOU BAZAR.

Vue sur la maquette Salon d'été réalisé en époxy peint au polyuréthane par Jean Dubuffet — *Jean Dubuffet, Salon d’été, maquette, 1974, époxy peint au polyuréthane, 565 x 474 cm, Périgny-sur-Yerres, Fondation Dubuffet*

Cette atmosphère toute particulière résulte d’un procédé (d’une recherche) agrémenté par ses voyages tel Alger, Buenos Aires, Italie, New York ... Mais également par l’influence de ses contemporains tel Pierre Matisse, fils du renommé peintre.

Dubuffet s’oriente vers un art de la simplicité, une création spontanée. Dont il inaugure le terme en 1945, l’”art brut”. Les sources principales de ce dernier sont : l’art asilaire, l’art médiumnique et l’art des marginaux et des excentriques. Ces inspirations sont redécouvertes sous un angle dépourvu de conventions techniques académiques.

“La vieille aspiration de la pensée à couvrir d’un même regard un champ très étendu, trop étendu, embue sa vue. Une philosophie qui prendrait le parti des champs fragmentaires considérés l'un après l’autre sans souci de les rendre communicants, et qui appliquerait cette technique opiniâtrement, ferait sans doute de bien fécondes trouvailles. Pris ce parti de l’incohérence, ou du moins d’une cohérence moins loin prolongée, d'une cohérence à tiroirs, la pensée se verrait probablement dotée d’un étonnant renouveau de ses forces.” Jean Dubuffet

La multiplication des techniques et des mediums rendent à la production de Dubuffet toute sa complexité et son cheminement vers un univers unique. La série du METRO en gouache sur papier aux couleurs vives à ses dessins de TERRES RADIEUSES à l’encre de Chine sur papier tel Radieux météore de 1952. L’intérêt pour les éléments naturels et la botanique est révélé dans l’utilisation d’ailes de papillons pour Le strabique de 1953. Son goût pour le monumental est notamment illustré avec la Closerie Falbala qui en 1998 a obtenu un classement au titre des Monuments historiques.

Radieux Météore, dessin de Dubuffet réalisé à l'encre de Chine sur papier en noir et blanc — Dubuffet, Radieux météore, 1952, encre de Chine sur papier, 50 x 65 cm

Gouache sur papier intitulé Métro par Dubuffet. On y voit des personnage colorés de rose, rouge et bleu sortant d'une porte de métro — Dubuffet, Radieux météore, 1952, encre de Chine sur papier, 50 x 65 cm

Jean Dubuffet à New York, le Groupe des quatre arbres

Structure de 12 mètres de hauteur dans la ville de New York en forme d'arbre proche des champignons, réalisé en époxy peint au polyuréthane intitulé Groupe de quatre arbres par Dubuffet

Les sculptures monumentales, présentes dans l’espace public contribuent par leur visibilité à la renommée de l’artiste. La thématique de l’arbre est l’une des évocations les plus spectaculaires du monde parallèle de L’Hourloupe. Le Groupe des quatre arbres de 1972 correspond à la première commande par David Rockefeller, président de la Chase Manhattan Bank près de Wall Street à New York. Par l’intermédiaire Gordon Bunshaft, architecte du siège de la Chase Manhattan Bank, Dubuffet obtient cette commande.

Comme l’indique son titre, l’œuvre est constituée de quatre arbres dont les troncs sont évoqués par la verticalité et le feuillage par des éléments horizontaux.

Ce groupe monumental d’époxy peint au polyuréthane est construit dans les nouveaux ateliers de l’artiste à Périgny-sur-Yerres d’après une maquette datant de 1970-1971. Ce Groupe de 12 mètres de hauteur est inauguré le 24 octobre 1972.

S’assurer du respect de son œuvre

Dans les années 1970, Jean Dubuffet crée sa propre fondation dans le but de concentrer en un même lieu une partie importante de sa production. La Fondation Dubuffet est organisée sur deux sites. L’un dans le département du Val-de-Marne à Périgny-sur-Yerres et le second dans le VIème arrondissement de Paris.

Vue sur La Closerie Falbala réalisée en époxy et béton. Cet ensemble en plein air à Périgny-sur-Yerres peut être visité.

Le déploiement d’une mise en marché de l’art brut dans les années 1970-1980 a permis à ce mouvement de se développer. Principalement dans l’Ouest européen et aux Etats-Unis. Des artistes comme l’américain Thornton sr. Dial ou le néerlandais Willem van Genk s’inscrivent dans la lignée artistique de Dubuffet, mort il y a maintenant 40 ans.

A cette occasion, Museum TV rend hommage à Jean Dubuffet et vous propose de retrouver notre documentaire “La Closerie Falbala - Dans l’œil de Jean Dubuffet” ainsi que l'ensemble de son œuvre sur notre plateforme de vidéo à la demande.