"Margot la folle" de Pieter Bruegel l’Ancien

Publié le 4 Avril 2021
"Margot la folle" de Pieter Bruegel l’Ancien

L’artiste qui a peint cette toile est un des précurseurs de la peinture rurale. Margot la folle est peint par Pieter Bruegel l’Ancien vers 1562.

Portrait de Pieter Brueghel l'Ancien par Dominique Lampson (1572)

Connu pour ses peintures de genre créatives qui fourmillent de personnages et de détails, Pieter Bruegel propose ici une œuvre qui caractérise parfaitement son travail. Mais à l’inverse de ses autres tableaux, il peint une scène totalement surréaliste. Des ruines, des monstres, des batailles, un horizon embrasé. Le peintre dévoile une représentation infernale. Au milieu de ce chaos, une femme aux dimensions disproportionnées avance avec énergie. C’est Margot la folle ou Dulle Griet en hollandais. C’est ce personnage qui illustre le thème central de l’œuvre. En dessinant cette guerrière, le peintre raconte en fait une histoire du folklore flamand.

Aux Pays-Bas, Griet désigne une femme qui laisse libre cours à sa colère. Dulle Griet est la personnalité qui incarne l’avarice et la mauvaise humeur. Cette mauvaise humeur, le peintre tente de la traduire en peinture. Dans la toile, des femmes combattent des monstres. Une vraie révolte féministe est en train de se dérouler sous nos yeux. Quant à Margot, elle se dirige tout droit vers la porte de l’Enfer à gauche du tableau. Arme en main, elle semble aller affronter ce monstre sans aucune crainte. L’action du tableau fait sans doute référence à ce célèbre proverbe flamand :
“Elle pouvait aller piller l’enfer et revenir saine et sauve”.

Cette scène de Bruegel suscite de nombreuses interprétations. Certains experts de l’art voient ici une moquerie du peintre envers la colère des femmes. Alors que d’autres y voient la représentation d’une bataille des sexes d’égal à égal puisque les hommes comme les femmes portent pantalons, armes et armures.