Analyse : Les raboteurs de parquet de Caillebotte

Gilles Farina
Publié le 14 Mai 2023
Analyse : Les raboteurs de parquet de Caillebotte

Voici un des chefs-d'œuvre du réalisme peint par Gustave Caillebotte : Les raboteurs de parquet. Découvrez l'analyse de ce merveilleux tableau exposé au Musée d'Orsay.

Le prolétariat choque

Cette toile atypique n'a pas fait l'unanimité de la critique à l'époque. La raison ? Le thème est beaucoup trop vulgaire : c’est une des premières représentations du prolétariat urbain. Ces personnages sont d’habitude invisibles dans cette société bourgeoise. Alors, être l'objet d’un tableau, de surcroît en période de troubles sociaux, cela dérange. L’œuvre de Caillebotte est refusée au salon de 1875.

Une modernité révolutionnaire

Le tableau est pourtant d’une grande modernité. Déjà, par son thème : il est souvent comparé aux Blanchisseuses de Degas ou aux Glaneuses de Millet, en quelques sortes leur ancêtre rural. Mais c’est surtout une composition de l’œuvre totalement inédite: un cadrage déséquilibré, une vue à contre-jour, une perspective très inhabituelle. Le peintre semble s'être inspiré de la photographie. Ce qui renforce le côté documentaire de la situation : la rénovation du parquet d’un immeuble haussmannien, les logements modernes de l’époque.

Le jeu des ombres et des reflets, le travail sur la luminosité et les mouvements des travailleurs en font un tableau particulièrement réaliste, à la manière d’un “instant saisi”. Caillebotte, bourgeois aisé, n'introduit aucun discours politique dans son œuvre. Mais son tableau reste une invitation à regarder ces travailleurs issus des milieux modestes, ces invisibles de l’époque.

Découvrez 5 oeuvres à voir au Musée d'Orsay (dont Les raboteurs de parquet) !

Pour retrouver toutes l'actualité de l'art et d'autres analyses d'oeuvres, rendez-vous sur notre plateforme de streaming.