Judith décapitant Holopherne, Le Caravage, 1602

Publié le 26 Août 2021
Judith décapitant Holopherne, Le Caravage, 1602

Le réalisme et la violence de cette scène sont une révolution dans la peinture du 17e siècle. Voici Judith décapitant Holopherne du génie italien Caravage. Cette toile reprend un épisode de l'Ancien Testament particulièrement violent : Judith, jeune héroïne, pour sauver son peuple, décapite le tyran Holopherne, surpris dans son sommeil.

Le peintre saisit l’instant décisif : dans un dernier geste désespéré, le général se cramponne aux draps. La vieille servante, avec son sac dans les mains, s’apprête à recevoir la tête décapitée. Judith, déterminée, semble à peine troublée par le spectacle du sang qui gicle. C’est bien le message de Caravage envoyé aux spectateurs : pour lui la seule façon d’être témoin de la réalité est d’assister en personne à l’événement sans détourner les yeux.

Ce souci de réalisme, son caractère dramatique, est une vraie rupture avec le style maniériste de l’époque, qui à l’inverse, se caractérise par un souci d’élégance, de raffinement avec des compositions surchargées et de poses compliquées.

Le Caravage, en éclairant fortement ses personnages et en les isolant de leur contexte - grâce au fameux clair-obscur -, leur confère une dignité et une émotion intense. Placés au premier plan, ces personnages semblent surgir de la toile et se projeter dans l’espace du spectateur.

Avec Le Caravage un nouveau style est né, qui va inspirer de nombreux peintres du 17e siècle, d’ailleurs le thème de “Judith décapitant Holopherne” devient à l’époque un enjeu de compétition artistique.