"L'Odalisque" de Ingres, en 1814

Publié le 12 Juillet 2021
"L'Odalisque" de Ingres, en 1814

L’artiste qui a réalisé cette toile a souvent été critiqué pour avoir déformé les corps qu’il peint. Voici l'Odalisque peinte par Jean-Auguste-Dominique Ingres en 1814.

Avec la campagne d’Egypte menée par Napoléon à l’époque, l’Orient s’ouvre au public. Pour les peintres ce territoire exotique devient une grande source d’inspiration, de fantasmes même. Le mouvement orientaliste fait son apparition. Certains artistes représentent la violence de ces pays qu’ils imaginent, comme Delacroix avec La Mort de Sardanapale. D’autres sont fascinés par les scènes de vie, les habitants et les coutumes de l’Orient.

Ingres lui, est fasciné par un exotisme qu'il fantasme totalement. Ici il peint une odalisque, c’est à dire une femme de harem. De la pure fiction car bien évidemment il n’est jamais entré dans un harem. La position sensuelle de la muse est inspirée par La Vénus à son miroir de Vélasquez. Il installe son nu dans un décor précieux qui rend la scène charnelle et érotique. Le turban, l’éventail et le brûle parfum accentuent l’aspect orientaliste du tableau.

Mais observons cette femme de plus près. Son corps est déformé. Le dos est d’une longueur interminable. Le genoux semble ne pas appartenir au corps de la muse. Quant à sa poitrine elle est curieusement positionnée. Ces inexactitudes on les retrouvent dans d’autres tableaux de l'artiste. Il en a fait sa spécialité. S’il déforme ces corps c’est pour mieux peindre de belles et longues lignes.

Ingres se moque des exactitudes anatomiques. C’est d’ailleurs pour cette raison que le tableau sera vivement critiqué lors du salon de 1819. L’artiste peint selon ses désirs pour faire plus vrai que nature. Et oui avec Ingres, pas de doute l’art sublime la réalité !